Ce fut surtout au cours des années 1850-1860 que la doctrine
positiviste d'Auguste Comte (1798-1857) commença à gagner du
terrain et à rassembler des adhérents et des disciples. Le plus fameux
d'entre eux, celui-là même qui sortira Comte de l'isolement
dogmatique dont il a été l'objet, fut sans nul doute le savant Émile
Littré (1801-1881). S'emparant de la philosophie du maître du
positivisme qu'il va populariser, il exercera une influence très
importante sur le mouvement philosophique en France en ralliant à la
doctrine de Comte de nombreux scientifiques et médecins attirés par
les questions philosophiques.
Si Littré s'est toujours proclamé «disciple» de la philosophie
positive de Comte, il resta peu fidèle à la doctrine sur de nombreux
aspects de son oeuvre. En ce qui concerne plus spécialement la
psychologie, celle-ci fut largement interprétée en termes
physiologiques et amendée dans nombre de ses aspects. Dans son
fameux ouvrage sur «Auguste Comte et la philosophie positive»
(1863), Littré a examiné l'oeuvre de Comte et présente la position
comtienne sur la psychologie. Il montre dans son livre la nécessité
scientifique de l'absorption de la psychologie par la physiologie.
Cependant, il invalide la phrénologie de Gall sur la base même de la
méthode comtienne de la philosophie positive (elle n'a pas été vérifiée
ni par les faits ni par l'expérience).
Nous reproduisons ici en fac-similé l'édition originale (1863) du
livre de Littré : Auguste Comte et la philosophie positive.
Ce livre s'adresse aux philosophes, psychologues, historiens et
étudiants désireux de découvrir un des premiers livres qui a fait
connaître l'oeuvre de Comte.