... (parfois) vos errances sont poignantes, vous avez fait vôtre l'appétit
de l'ordre et vous le savez, (au fond de vous vous le savez), vous seriez
prêts à les rejeter (ce monde et son désir de mort), pourtant
vous patientez encore.
je lis en vous et je lis cette fin vers laquelle vous courrez,
(ou mieux) vers laquelle vous vous débinez, je la devine,
l'agonie est comme un ange gardien dressé derrière votre épaule.
son sourire déborde de compassion.
cette possession anticipe votre néant. vous lui appartenez et (désarmés)
vous poursuivez votre chemin baignés d'une trompeuse innocence.
comme si de rien n'était.
comme si (finalement) rien ne pouvait vous arriver.
même lorsque vous roulez à cent-cinquante à l'heure sur l'autoroute...