Auteur, acteur et metteur en scène, Philippe Fenwick conçoit un projet fou, démesuré : jouer dans le plus de villes possibles le long des voies ferrées - dont celles du mythique Transsibérien - qui relient Brest à Vladivostok, l'Atlantique au Pacifique. Reste à trouver une histoire en français et en russe, un spectacle accueillant comédiens, musiciens, Circassiens. Ce seront les souvenirs et les visions oniriques de Jacques Mercier, vedette d'un music-hall brestois, vivant reclus depuis la fermeture de celui-ci dans les années 80.
Au début, tout s'enchaîne à merveille, une subvention importante est même allouée à la compagnie. Mais, très vite, les promesses sont retirées et les problèmes administratifs, techniques, sentimentaux menacent de plomber l'odyssée. Entre euphorie et désespoir, Fenwick s'acharne. Rien ne l'empêchera d'atteindre l'Orient extrême.
Élevé par une grand-mère russe partie pour le Gers, issu d'une famille qui a fait fortune dans les chariots élévateurs avant de tout vendre et de tout dépenser, amoureux invétéré du théâtre itinérant, Philippe Fenwick atout du personnage d'un roman. Si Atavisme, sa pièce de théâtre franco-russe, est bien parvenue à Vladivostok, son Journal d'un enthousiaste joue des illusions, des faux-semblants. Tout est vrai, tout est faux dans ce conte picaresque. À commencer par le double de l'auteur, Jacques Mercier dont l'inexistence n'a jamais encore été réfutée...