«Avec ces Chroniques de la citadelle d'exil, Laâbi nous donne
un nouveau témoignage sur la prison. Des lettres qui sont des
documents bruts, une douloureuse radiographie de la vie quotidienne
dans les geôles marocaines. Pour combattre sa solitude, et diraiton
pour la nier, le prisonnier s'accroche à deux étoiles qui n'ont
cessé de scintiller en lui : l'amour et le travail de l'esprit. Ce livre
raconte, au jour le jour, l'histoire d'un couple interdit, déchiré : il
ne leur reste que le langage, que les mots et le papier pour vivre
leur passion, comme si le simple fait d'écrire l'amour le rendait
encore plus absolu. Quant aux activités de l'esprit, Laâbi y a trouvé
un formidable refuge : c'est un pied de nez à ses gardes-chiourme,
un jardin au coeur du cachot où se rencontrent les voix fraternelles
d'Aragon, de Nazim Hikmet, de Gorki, de Neruda, de Maïakovski.
Jamais la vie, jamais l'intelligence ni la liberté n'ont vibré aussi fort
que dans ce livre né de l'injustice et de l'oppression.»
André Clavel, Le Journal de Genève.