Corps obscènes
Pantomime, tableau vivant et autres images pas sages suivi de Note sur le dispositif
Rien de moins sage que certaines images qui, du XIXe au XXIe siècle ne semblent là que pour inquiéter le discours implicite sur lesquels elles s'érigent, et, le faisant trembler, vaciller sur ses bases, l'obligent à se repenser non plus comme vecteur de transmission du monde mais comme écran entre le monde et nous. Quand le langage se tait, quand l'image se fissure, quelque chose apparaît qu'on ne soupçonnait pas toujours, quelque chose non pas d'indicible ou d'ineffable mais de difficile à regarder. Des corps aussi affolés qu'affolants s'exposent ainsi dans des « petits » genres comme la pantomime et le tableau vivant, tour à tour défiant les « grands » genres et les revivifiant. De Deburau à Paul Margueritte, de Goethe à Zola, de Diderot à Howard Barker ou Wajdi Mouawad, un autre théâtre s'offre alors, une autre scène qu'on explore ici, ouvrant sur la question du dispositif dans une théorie générale de la représentation.