De l'école occitane à l'enseignement public : vécu et représentations sociolinguistiques
L'enquête par entretiens dont rend compte cet ouvrage concerne un groupe de jeunes gens partageant un vécu scolaire et un apprentissage linguistique : ils ont été scolarisés dans l'une des premières Calandretas (écoles bilingues associatives et laïques), créée en 1979.
L'un des objectifs principaux de cette micro-enquête était de tenter de répondre à cette question : une scolarisation basée sur l'immersion en langue occitane et une pédagogie de type Freinet (mais limitée à la maternelle et au primaire) peut-elle compenser, même partiellement, l'absence de transmission familiale de cette même langue, hors de toute normalisation institutionnelle (qui en ferait une langue de plein exercice sociétal) ?
Malgré les bienfaits que les ex-calandrons ont manifestement retiré de leur scolarité en Calandreta, l'analyse de leurs témoignages suscite une certaine perplexité, en particulier en ce qui concerne leur rapport à l'occitan hérité ou encore leur fréquentation des productions contemporaines en langue d'oc. Mais elle contribue à éclairer les ressorts et les limites d'un défi sociolinguistique digne d'intérêt.