Du féminisme
À demain le bon sexe
« À demain le bon sexe »... disait, non sans une pointe d'ironie, Michel Foucault, au plus fort de la « révolution sexuelle », et l'on sentait que ce n'était pas gagné. Qu'est-ce que le bon sexe ?
J'ai écrit ce livre en neuf mois... et toute une vie... Sans doute, pour moi, une manière de réaliser une certaine façon qui fut mienne d'être femme : je me revois, dans ma petite chambre mansardée, étudiante, tentant en vain de lire en son entier l'Histoire de la sexualité de Michel Foucault...
Que savais-je de la sexualité, que pouvais-je recevoir de cet essai, que je trouvais grandiose, lumineux et obscur ? Foucault, le seul des philosophes à parler de « ces choses-là », était bien isolé. Il faudrait du temps pour que ses écrits fassent leur route et du temps pour changer les mentalités. Du temps aussi pour moi, pour pouvoir les entendre, qu'ils fassent écho en moi.
« Le sexe, disait Foucault, ça s'administre, la sexualité, ça se subit ; quant à la sensualité, elle est chaque jour à inventer. »
J'ai voulu rouvrir le dossier, emprunter les chemins qu'il a tracés en 1976 en écrivant son Histoire de la sexualité, qui est l'histoire des discours sur la sexualité, eux-mêmes histoire des corps investis par le pouvoir.