Marquées par des interdits culturels et religieux, la dissection et ses représentations se sont longtemps entourées de conventions et de rituels : écorchés victimes de châtiments cruels, «morts-vivants» ouvrant obligeamment leur corps, référence au martyre de saint Sébastien, présence de paysages et d'architectures en arrière-plan, tout est mis en œuvre pour «envelopper» le cadavre et maîtriser l'effroi qu'il suscite. Intrigantes, fascinantes, métaphysiques, ces planches anatomiques conservées à la Bibliothèque nationale de France nous introduisent dans l'inquiétante étrangeté de cette part normalement invisible de l'homme, dont la mort détient le secret.