Écrits sur la littérature coloniale
Le nom de plume Marius-Ary Leblond cache deux cousins originaires de la Réunion, Georges Athénas (1877-1953) et Aimé Merlo (1880-1958). Au début du XXe siècle, ils se font praticiens, mais aussi historiens, critiques et théoriciens d'une catégorie littéraire à construire : la littérature coloniale de langue française. Introuvables depuis longtemps et réunis ici pour la première fois, leurs écrits sur la littérature coloniale présentent un intérêt triple. Les historiens de la littérature apprécieront des renseignements bio-bibliographiques ; le critique littéraire trouvera des jugements pertinents sur maints ouvrages de l'ère coloniale, nourris de contacts personnels avec leurs confrères d'outre-mer et de convictions esthétiques partagées. Quant à la « théorie » coloniale, elle garde pour nous un intérêt documentaire incontestable : matière à déconstruire pour l'historien ou le théoricien de la postcolonialité, elle laisse apercevoir les rouages d'une logique devenue ; opaque, qu'il convient d'élucider.
« La véritable littérature coloniale doit aller jusqu'à l'âme ; elle doit donner le suc du coeur autant que l'essence des couleurs. Il ne s'agit pas seulement de faire connaître mais d'épanouir la personnalité des pays et des races qui s'y sont adaptés dans le drame de la possession. »
Marius-Ary Leblond