« D'un coup, le voyage s'est imposé à moi. J'ai pris le train jusqu'à Dortmund et suivi le GPS de ma voiture de location jusqu'à Bad Arolsen. C'est là que j'ai rencontré Nathalie Letierce-Liebig. Elle m'a raconté l'histoire des Archives Arolsen créées après la Seconde Guerre mondiale pour retrouver les traces des millions de personnes disparues, déplacées ou forcées à travailler pour le Reich. Depuis quelques années, Nathalie Letierce-Liebig, avec son équipe du bureau dit "d'éclaircissement des destins", s'est vu confier une nouvelle tâche : restituer les effets personnels des déportés. Une montre dont le bracelet en cuir noirci a complètement séché, une chevalière patinée, les dents d'un peigne, un poudrier cabossé, un cliché de vacances aux bords dentelés...
J'ai décidé de raconter ce travail de restitution des Archives Arolsen, de partager un récit tissé avec les mots des témoins de ces passés ressuscités. Tous, ils oeuvrent contre l'oubli. Je me suis mise au travail. J'ai enquêté. Et l'aventure, très vite, a pris une autre tournure... »