Et si l'Hortus Deliciarum n'était pas ce que vous croyez ? Et si l'abbesse Herrade n'y avait pas vraiment joué le rôle qu'on lui attribue ? Et si... ?
Autour du précieux manuscrit disparu dans les flammes, on a produit tant d'affirmations gratuites, on colporte tant d'idées reçues, qu'une mise au point accessible au public est devenue nécessaire. La voici, en cette année où l'on se souvient qu'il a été
englouti dans les flammes lors du bombardement de Strasbourg en août 1870, il y a exactement un siècle et demi.
En particulier, il convenait de battre en brèche la réputation réductrice de « livre d'images » qu'on lui a faite. Marie-Thérèse Fischer, Maître ès Lettres Classiques et Docteur en Théologie, a traduit du latin pour ses lecteurs un grand nombre d'extraits de ses 1165 textes, regroupés par thèmes et mis en lien avec les miniatures, qui ouvrent des horizons parfois insoupçonnés sur les idées du XIIe siècle : la conception du cosmos, la place de la femme, le diable...
Et, surtout, elle fait découvrir la manière de « décoder » des planches illustrées, qu'on croit pourtant bien connaître, pour en extraire ce que Rabelais aurait appelé « la substantifique moelle ».
Une « initiation à l'Hortus Deliciarum », comme on parle d'initiation aux mystères antiques, les premiers pas vers une meilleure connaissance.