Foi, bravoure, fidélité à son roi ; ces vertus ont fait de Jeanne d'Arc la plus révérée des héroïnes françaises. Cependant, si la figure de la Pucelle est entrée dans la légende, son rôle historique a rarement été abordé au regard des seules sources scientifiques fiables, soit, pour l'essentiel, les minutes latines du procès de Condamnation (1431) et les manuscrits du procès en Nullité (1452-1456).Roger Caratini fait revivre celle qui fut la victime innocente de la barbarie religieuse de son temps qui occupe une place à part dans l'imaginaire national. L'examen attentif des sources lui permet de retracer la courte aventure politique et guerrière de Jeanne, commencée avec la levée du siège d'Orléans, en mai 1429, pour se terminer avec sa capture devant Compiègne, le 23 mai 1430. Battant en brèche nombre d'idées reçues, il montre que :- ce ne sont pas les Anglais qui ont voulu brûler Jeanne à Rouen, mais l'Université de Paris et l'Inquisition qui la leur ont réclamée pour lui faire un procès en hérésie ;- la Pucelle a surtout été un instrument de propagande entre les mains des Armagnacs ;- la légende de l'héroïne sainte et patriotique a été inventée de toutes pièces sous la Restauration- le " mystère Jeanne d'Arc " est bien davantage celui de sa formidable énergie que de ses qualités guerrières.