«Arizona Bill n'avait plus remis les pieds à Paris depuis l'affaire du parlementaire jeté
dans une auge à cochons. Un soir, il entra au crépuscule par la porte de Versailles, conduisant
deux mille têtes de bétail. C'était de superbes normandes, qu'il avait accepté de
convoyer depuis les plaines de l'Ouest vers le ranch du nouveau propriétaire du troupeau,
du côté de la gare Montparnasse.»
Les auteurs prometteurs, ça ose tout.
Si vous aimez le roman noir, le western, l'humour vache, le western, les héros
fatigués, les héros flamboyants, le western, le cinéma en général, les acteurs
mythiques et le Festival de Cannes, ce livre est fait pour vous. Si vous détestez ne
serait-ce qu'un seul des éléments précités, ne boudez pas votre plaisir pour si peu :
vous allez chevaucher avec des personnages hauts en couleur sortis au grand
galop de l'imagination débridée d'un auteur qui sait ce que rendre hommage veut
dire, possède de redoutables connaissances cinéphiliques, et sait les mettre au
service d'un vrai regard sur le côté sombre du monde actuel. D'aucuns considèrent
le polar comme la poursuite (infernale, bien sûr) des thématiques du western dans
l'époque moderne : avec talent, Sébastien Rutés en fait ici une réjouissante démonstration,
pleine de bruit et de fureur, à la manière du cinoche des samedis soirs
d'antan.
Jean-Hugues Oppel (Extrait de la préface)