Une obsession et une conviction
animent la conduite de ces réflexions :
rendre compte d'un environnement de
vie et de culture devenu parfaitement
invivable, en soulevant des questions
qui ne peuvent plus attendre. Le regard
porté ici sur la société fait le constat
traumatisant qu'il y a, en l'état actuel
des choses, un combat certain à mener
contre l'enlisement de la conscience,
contre le maillage serré où l'Etre s'est
englué, pris au piège des sollicitations
qui l'assomment de tous côtés. Les pseudo-paradis artificiels au
milieu desquels il évolue ne sont pourtant que des cercles
infernaux.
Sous le joug oppressant d'un régime stariste qui règne en
maître, avec pour seule loi celle de ses histrions, la fureur
assourdissante qui nous agresse toujours et partout, tel un vecteur
vulgaire et ravageur, se double d'un modèle d'existence en totale
faillite où le mode de vie est simplement devenu la mode de vie,
imposée, dirigée et encadrée. Prendre du recul pour s'extirper au
plus vite de cet enfermement et pouvoir reprendre esprit devient
donc une question critique de survie mentale, autant que la
marque de notre désaccord intégral avec une telle réalité. Avec
«l'effroyable côté négatif du monde comme il va» (Maurice
Bellet).
Ultime espérance : que le vertige insidieux qui nous soulève le
coeur devant la désolation actuelle ne fasse pas de nous les
conservateurs des vestiges d'une civilisation de pensée qui aurait
déjà disparue...