La société civile organisée (SCOR) offre non seulement un espace public multiscalaire et un espace de contre-pouvoirs mais aussi une forme de régulation par rapport à l'État. Les rapports sont pour le moins ambigus puisque même quand la SCOR est « contre » l'État, les rapports restent profonds comme les différentes contributions ne manquent pas de le démontrer.
Cet ouvrage cherche à étudier la capacité ou non des « mineurs », des « minorés » ou des « minorisés » de la société à émerger, à se mobiliser comme acteurs de la société civile organisée et en même temps à construire celle-ci. Il s'agit de voir en quoi ceux dont « la valeur est diminuée » accèdent et occupent l'espace intermédiaire para-politique et quels sont leurs rapports avec le pouvoir représenté par l'État, de la plus ou moins grande proximité à l'opposition. Ces contributions posent un certain nombre de questions pour cerner le sens, les logiques et les périmètres voire les territoires de la société civile organisée contre - ou en réaction - à l'État. Enfin ces formes d'organisation, constitutives de la société civile organisée, représentent-elles des moyens pour les mineurs/minorés/minorisés d'accéder au politique, au pouvoir et/ou pour être intégrés
à l'État ?
Si l'originalité de cet ouvrage tient à la pluridisciplinarité, elle est aussi contenue dans son inscription dans un temps de moyenne durée, ouvert sur le temps présent et dans son déploiement multiscalaire.
Cet ouvrage est issu d'une Journée d'étude pluridisciplinaire, inscrite dans le programme de la MSHA, SCOR, « Figures et métamorphoses de la société civile organisée : expertise(s), médiation(s) et pouvoirs (France et Europe occidentale de la fin du XIXe siècle au XXIe siècle) » et réunit des spécialistes en SHS pour examiner les rapports de la SCOR à l'État au prisme des mineurs/minorés/minorisés.