Dans ces pages un appelé parle et témoigne sur la torture en Algérie de juin 1961 à mars 1962, ces atrocités se déroulaient à la Villa Sésini communément nommée Villa Susini.
Après de nombreuses hésitations et des questionnements, je porte ce témoignage à la connaissance de tous. Que le lecteur ouvre les pages de ce dossier douloureux et tragique, et que tout homme libre et citoyen apporte audelà de son interrogation sa part de vérité. J'ai simplement voulu ouvrir le chemin de la parole à cet appelé déchiré par l'horreur qui, sous ses yeux, se déroula et sur sa propre participation.
Mais je laisse au préfacier le soin et la réalité par cet extrait de le présenter : « La dénonciation de la torture en Algérie coloniale prit une ampleur nouvelle le vingt-sept janvier 2001. Le général de Bollardière et la torture, film de André Gazut, était enfin projeté dans une grande salle... L'Arlequin était comble, et du public jaillirent de nouveaux témoignages... Le tout dans l'apparente indifférence des pouvoirs publics. Cela fut dit, avec l'exigence que l'État se mobilise pour soulager de leurs troubles les victimes survivantes, les témoins passifs-- « appelés » en majorité -- mais aussi les exécutants non moins tourmentés. Un homme se leva, au fond de la salle, et dit alors : "Je fus de ceux-là, des tortionnaires, et c'est vrai." »