Il faut lutter contre le sida, tout le monde en est convaincu.
Mais la prévention qui s'est mise en place ne passe-t-elle pas à côté du problème ? Est-il pertinent, sous le prétexte d'informations sanitaires, de faire de la sexualité infantile une norme sociale ? Qu'on favorise chez les jeunes une prise de conscience de leur responsabilité, c'est une bonne chose ; mais il ne saurait être question de cautionner «officiellement» n'importe quels comportements.
Face à cette prévention partielle et hygiéniste, l'Eglise présente un autre discours qui s'appuie sur une conception relationnelle de la sexualité. Comment, en effet, ne pas reconnaître que la jouissance sexuelle acquiert toute sa dimension dans la reconnaissance de l'autre ? Des présupposés de l'Eglise en matière sexuelle, on a tout dit et son contraire. Procès d'intention ? Obscurantisme ? Sur le préservatif, notamment, que prescrit l'Eglise et d'où parle-t-elle ?
Devant la mauvaise foi des uns, l'excès des autres, Tony Anatrella aborde de front le débat le plus polémique de la morale sexuelle d'aujourd'hui. Il analyse les structures psychiques qui sous-tendent les campagnes de prévention, confronte les déclarations et les diverses prises de position. Non, l'Eglise n'a pas condamné unilatéralement le préservatif, elle l'a simplement subordonné à une réflexion de fond portant sur les enjeux de la sexualité humaine.