Mazeppa, page à la cour du roi de Pologne, est surpris en flagrant délit d'adultère. On l'attache nu sur un cheval sauvage qui l'emporte au grand galop à travers les steppes d'Ukraine. Ses bourreaux pensent l'envoyer à sa perte, mais «nul ne peut son destin deviner». Il sera sauvé et deviendra le général en chef des Cosaques Zaporogues.
Cette histoire, peut-être légendaire, apparut pour la première fois en Europe dans l'Histoire de Charles XII de Voltaire. Lord Byron la découvre et en fait le sujet d'un de ses contes orientaux. Reprise par Hugo dans ses Orientales et abondamment illustrée par des peintres comme Boulanger, Géricault, Delacroix, Vernet, elle devint un des mythes fondateurs du romantisme naissant.
Le cheval de Mazeppa, écrit à l'origine en anglais, développe une analyse intertextuelle des trois versions afin de réévaluer l'importance de la figure du cheval dans l'Histoire de Mazeppa. On s'aperçoit ainsi que, bien plus qu'un simple lien thématique reliant les textes les uns aux autres, le cheval apparaît comme le surgissement créateur qui investit chaque texte tout autant que les interstices qui séparent les textes entre eux.