Si le Chabbat est généralement bien perçu comme une journée nécessaire pour reprendre ses esprits au coeur d'un mouvement de vie qui ne cesse d'accélérer, les lois qui régissent sa célébration sont souvent méconnues et surtout incomprises. Certains peuvent avoir l'impression que le Chabbat est un temps de contrainte, « un jour où l'on ne peut rien faire ! ». La législation du Chabbat prévoit l'interdiction de réaliser un nombre d'actions et de gestes rassemblés sous le terme générique des « trente-neuf travaux ». Ces travaux sont de nature très diverses : la loi interdit ainsi de semer ou de moissonner durant le jour du Chabbat mais aussi de trier, de cuire, de tisser, de coudre, d'écrire, d'utiliser l'électricité ou de transporter du domaine public au domaine privé et vice-versa.

Cet ouvrage présente les trente-neuf travaux et montre comment leur symbolique biblique et midrachique est incompatible avec le Chabbat célébré en souvenir de la création du monde et de la sortie d'Egypte. Il explique comment la pensée philosophique et les idées que les travaux dégagent sont antinomiques à la célébration du jour préfigurant le messianisme. Il analyse comment la neutralisation de l'acte du travail interdit au niveau matériel permet la libération de l'énergie spirituelle qu'il contient pour l'orienter vers les sphères de l'esprit. Nous découvrirons ainsi que chaque défense offre à penser. C'est le Chabbat, dans sa globalité, qui est alors vécu différemment. C'est une rosée de sens qui se déverse sur lui (le mot hébraïque tal signifie la rosée et désigne aussi le nombre 39). Par son observance et sa puissance évocatrice, le Chabbat constitue un temps de résurrection pour la vie de l'être. Selon la tradition talmudique, c'est la rosée de la résurrection qui se déversera sur la terre et rendra la vie.

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