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"Le verger des poursuites" est un chant d’amour et de mémoire, de nostalgie et de désespoir, semblable à la marche de celui qui rechercherait, dans la résonance de ses pas, la ville perdue : ville énigmatique des lointains ancêtres, où mourut la mère du conteur ; ville magique de l’Italie, de Pétrarque, Dante, Virgile et Manzoni ; ville de rêveries architecturales, qui s’étagent dans l’itinéraire et dans l’exil... Ruelles et portiques sont hantés par le souffle de la dépossession, cathédrales et églises sont fouillées par le déraciné, qui pleure le pays natal dans les Sourates, pour mieux invoquer Taos. Fuyant de lieu en lieu et de porte en porte, dans une quête de soi, le narrateur, entre de furtives échappées vers l’Aimée, inscrit - dans les miroirs des palais vénitiens - des images noyées qui s’effacent aussi vite qu’entrevues. Gammes et arabesques du transitoire devenu permanence, c’est ici le règne de l’absolu voyage vers la dignité de l’Autre.