Lorsqu'on «échange des savoirs», non seulement chacun s'enrichit du savoir de l'autre, mais aussi approfondit et développe son savoir propre. Il ne s'agit pas simplement d'une économie de troc ou de répartition, mais de création de savoir et, en plus, de l'expérience positive d'un «vivre ensemble» et d'un «faire société».
Claire Héber-Suffrin développe ici une analyse des conditions qui concourent à un apprentissage réussi et à l'exercice des droits de citoyenneté. Elle s'appuie sur l'expérience des réseaux de savoirs pour enrichir la compréhension des fonctionnements en réseaux ouverts, du décloisonnement social, de la reconnaissance mutuelle, de la multicentralité, de la création coopérative, et en montrer la pertinence.
Cet ouvrage pose une question cruciale : allons-nous vers un accaparement des savoirs par quelques-uns ou donnerons-nous leurs chances à des pratiques sociales, pédagogiques et citoyennes conformes à un principe d'universalité des savoirs ?
«Claire Héber-Suffrin, écrit Michel Serres, a conçu, organisé et développé à merveille, avant tout le monde, un système d'échanges qui reste exemplaire et qui m'a souvent, comme à beaucoup de ceux qui s'impliquent aujourd'hui dans ces problèmes, servi de modèle intellectuel, éthique, politique et social.»