« Une population blanche misérable, dont " les ancêtres étaient les Gaulois ", pratiquant, à l'africaine, une agriculture de subsistance sur brûlis, habitant une clairière de la forêt humide, découpée de part et d'autre d'un chemin pierreux, voilà qui n'est pas banal en milieu tropical ! Ainsi apparaît pourtant la population du Tremblet, dans le sud-est de l'île de La Réunion, au milieu du siècle dernier ».
« J'ai grandi entre maison et famille, entre mer et forêt, entre école et église. Mon père s'était rabattu sur les activités de ceux qui, comme lui, ne possédaient aucun bien : la pêche de subsistance, à ses risques et périls, dans l'océan hostile, la culture de la vanille dans la forêt domaniale et la cueillette dans les bois et en bord de mer. A vivre ainsi en harmonie avec la nature, grâce à la forêt nourricière et à la mer infinie, ceux qui n'avaient rien possédaient tout. Il me reste des souvenirs, ceux d'un enfant pauvre qui doit tout à l'école républicaine, ceux d'un " petit Blanc " de La Réunion, ceux d'une poussière d'humanité d'une île du bout du monde qui composent ce récit ».