S'attachant à une ville - Ferrare - qui joua par ailleurs un rôle de première importance pour l'affirmation en Italie du théâtre comique et tragique de la Renaissance, les études réunies dans ce volume visent à cerner des moments successifs de représentations ferraraises relevant de la scène boschereccia, ou disons encore bocagère : les représentations, en 1545, de l'Egle, le drame satyrique de Giraldi Cinzio, dont s'inspireront parfois de fort près les auteurs de pastorale venant après lui ; la représentation du Sfortunato d'Agostino Argenti, joué en 1567, mais peut-être composé à une date sensiblement antérieure ; puis - l'Aminta n'étant abordé que pour tenter de préciser, autour de 1573, les relations avec le Tasse ou la situation de personnages de la cour estense (Giovan Battista Pigna et Lucrezia Bendidio) que le dramaturge tient à mettre en scène et à évoquer sous le voile arcadique -, la représentation (en 1605 ?) de la Filli di Sciro du Ferrarais d'adoption Guidubaldo Bonarelli, qui, dans une oeuvre agile et ingénieuse, sait à la fois rendre hommage à ses grands devanciers, le Tasse et Guarini, et aussi tenir compte habilement des impératifs idéologiques du siècle nouveau et de la nouvelle situation créée à Ferrare avec le passage du duché sous l'autorité directe du Saint-Siège.