Peindre l'histoire
Si l'histoire se lit dans les livres, elle peut également se vivre par les images. Ainsi l'Église chrétienne utilisa la représentation iconographique pour enseigner à ses fidèles les évangiles et la vie des saints. Le pouvoir royal l'imita. Au XIXe siècle, le genre faisait toujours fureur : la peinture d'histoire contribuait alors à la glorification d'un passé que l'on voulait commun aux Français. Or cette iconographie était souvent peu sûre. Les mises en scène des évènements choisis, dans leur théâtralité, leur donnaient une importance qu'ils n'eurent pas toujours. Quant aux personnages, réduits à des acteurs auxquels on prêtait des émotions qu'ils n'avaient sans doute jamais éprouvées, ils prenaient dans ces compositions des rôles déterminants qu'ils n'avaient parfois pas tenus. Pourtant, longtemps, cette peinture d'histoire fut une référence historique réelle, une source véritable.
Alors, sans naïveté, laissons-nous aller à la rêverie, amusons-nous à décrypter, par des figures emblématiques - Vercingétorix, Clovis, Geneviève, Charlemagne, Saint Louis, Jeanne d'Arc, François Ier et Henri IV -, un sentiment national qui s'affirme à partir d'une iconographie riche, audacieuse et souvent fausse, mais toujours vivante dans notre imaginaire puisque exposée dans les monuments et musées les plus fréquentés de France.