L'art de peigner les plages... Le plaisir enfantin de parcourir
le sable, en bordure d'écume, l'oeil aux aguets en quête d'un reflet
coloré, d'une forme insolite ou de la multitude de trésors rejetés
par la mer. Nombreux en France sont ceux qui pratiquent cette activité
de plein air. Des passionnés, des collectionneurs ou des artistes,
collectant coquillages, sables colorés, bois flottés, verres polis, galets,
épaves ou bijoux...
Le beachcombing est une pratique ancienne, d'abord pratiquée
par les peuples côtiers qui allaient aux bris d'un naufrage, à l'image
d'une fête païenne collective, récupérer les «fortunes de mer» qui leur
permettaient d'améliorer le quotidien. Puis ces pilleurs des côtes
se transformèrent avec les siècles en rêveurs, en artistes, qui
exploitèrent et transformèrent ces rebuts de la mer, pour en sublimer
l'apparence. Aux États-Unis, le beachcombing est même devenu
un mode de vie proche de la marginalité.
Aujourd'hui le littoral est devenu une zone aseptisée et
sur-fréquentée. Le nettoyage à outrance de certaines plages rend
ces «fortunes de mer» de plus en plus rares et détruit une faune
nécessaire au renouvellement et à la préservation de la plage.
Cette petite histoire du beachcombing illustrée de nombreux
dessins, photos ou cartes anciennes s'adresse aux curieux du littoral
souhaitant franchir la barrière de l'estran.