Je suis de retour sur le littoral de la mer du Nord. Je ne suis plus qu'un client satisfait à qui on offre les fruits de la mer et des coteaux des bords du Rhin. Personne en vis-à-vis. Et si elle s'asseyait là, en face de moi, Anna ? Comme ça, tout simplement, pour bavarder. Ne rien "ressusciter", Dieu m'en garde ! Alors pour parler de quoi ? De ce qui se dessèche, s'affaisse et s'avachit comme sur le tableau des vieux pécheurs de Grünewald. Et puisqu'on a commencé, on continue ! Sortons du néant ce qui a été. Tirons par les cheveux les arbustes de lilas couverts de cendre. Et ce faisant, regardons-nous dans les yeux comme deux retraités que nous sommes, parce que nous savons que tout est derrière nous.
M. P.