Non seulement le droit occidental n'a pas fait obstacle a l'émergence des pouvoirs totalitaires en Europe, mais il porte même une responsabilité historique dans l'émergence du national-socialisme, révélée ici par le prisme d'une anthropologie juridique originale. Pour transcender la lutte entre droits naturels et positivismes, parfois aussi dogmatiques l'un que l'autre, et dépasser les clivages entre pouvoir juridique et religieux, le droit occidental, qui instrumentalise le langage depuis des siècles, appelle a une nouvelle forme de pluralisme. Non pas une multiplication des sources du droit, mais un enrichissement de ses niveaux de lecture. Ainsi, le droit devrait-il intégrer et se nourrir non seulement des faits, mais aussi des représentations, des imaginaires, voire des « imaginaux ».
C'est par une approche antipositiviste et comparée, française et germanique, du droit et de la religion, que l'auteur cherche à dégager le droit de l'emprise d'une gangue technicienne.