Photo : © Pascal Ito
Âge : 32 ans
Ville : J'habite dans les Yvelines, dans un bel endroit en bordure de forêt.
Signe particulier : Difficile de répondre à cette question et de se juger soi-même. Disons que le terme qui revient beaucoup dans la bouche de mes proches aussi bien que de mes lecteurs est « solaire ». Tournée vers la vie et la lumière.
Ma devise : « Aide-toi et le ciel t'aidera ». Je ne suis férue de beaux discours, de militantisme en tout genre. J'agis, c'est tout. Si je suis malheureuse dans une situation, si à un moment donné je ne me sens pas alignée avec mes valeurs, je pars, je bifurque. Et je suis persuadée qu'en impulsant ce changement, cette dynamique, l'Univers concourt à nous donner un coup de pouce.
Ce que j’adore lire : J'aime lire des genres différents. Le point commun qui rassemble mes lectures (des plus positives aux romans noirs les plus effrayants) est la place donnée à la psychologie dans le roman. J'ai besoin d'avoir des personnages fouillés, complexes, plein de failles, vrais en somme !
Mon coup de cœur du moment : En ce moment je lis « le grand marin » de Catherine Poulain. Un roman qui m'a été offert car le parcours de Lili, l'héroïne de ce livre, est le même que « ma Flore », l'héroïne de mon roman « les femmes du bout du monde ». Deux françaises qui portent un passé tumultueux et une culpabilité, une haine d'elle-même, qui s'exilent au monde du monde et ressentent le besoin de souffrir, de s'oublier dans le travail physique pour accéder à la rédemption.
Le roman de Catherine Poulain se déroule en Alaska. Lili se fait embaucher sur des bateaux de pêche où elle doit travailler dur dans un froid insupportable et dans un monde d'hommes qui ne lui font pas de cadeaux. On se laisse embarquer à bord des chalutiers et on se prend de tendresse pour cette jeune femme torturée.
Mon livre de chevet ?
J'aime beaucoup l'Alchimiste de Paolo Coehlo qui serait un peu comme une bible, un livre magique dans lequel on va piocher un passage de temps en temps en cas de doute ou d'incertitude, pour se redonner du courage. Un livre plein de philosophie et de messages positifs.
Le livre qui m’a le plus touché ?
Difficile d'en extraire un parmi tous les autres. Je garde précieusement dans mon cœur les émotions ressenties aux différentes lectures de « le petit prince ». Je sais que ce n'est pas une réponse très originale mais j'ai rarement retrouvé cette poésie, cette tendresse, cette double lecture pleine de symboles dans un roman.
D'autres livres qui m'ont marqué profondément :
- « l'enfant-rien » de Nathalie Hug. Encore une histoire à hauteur d'enfants quand j'y pense...
- « Oscar et la dame rose » de Eric-Emmanuel Schmitt
- Ma vie pour la tienne de Jodi Picoult
Le livre que j’aimerai que l’on m’offre ?
Un livre qui me sorte de ma zone de confort. J'adore ça ! J'adore découvrir de nouvelles plumes, des univers méconnus. C'est le cas actuellement où je me retrouve à pêcher en Alaska. J'ai adoré découvrir l'univers des Inuits, leur culture, leurs rituels, leurs croyances, avec Bérengère Cournut et son « de pierre et d'os ». J’aime être embarquée dans un ailleurs géographique et spirituel.
Le livre que j’aimerai offrir en cadeau ?
Ce n'est pas évident comme question, tout dépend des goûts de la personne que l'on a en face de soi. Un livre récent qui fait l'unanimité, qui touche un grand nombre car il parle de la famille, un thème universel, est « s'adapter » de Clara Dupont Monod. Je le recommande, prête ou offre régulièrement.
Si vous deviez donner trois mots pour définir votre nouveau roman Les femmes du bout du monde, quels seraient-ils ?
Nature sauvage.
Sororité.
Liberté.
Avez-vous un processus d’écriture ?
J'ai un processus de maturation : je ne me jette pas sur mon clavier dès qu'une idée jaillit. Je la mets à l'épreuve du temps, la laisse tourner quelques semaines, quelques mois. Si elle s'impose, si le scénario commence à se dérouler malgré moi alors je me lance. Je ne suis pas adepte des plans, des fiches personnages, en fait je ne suis pas quelqu'un de rigoureux et d'organisé. Tout est dans ma tête, en constante évolution, toujours. Je n'aime pas figer et rendre les choses définitives. J'ai un blocage chaque fois que j'ai tenté de le faire. Le plaisir de la création s'efface.
En revanche, à chaque fois que je me remets à mon texte j'ai l'habitude de relire le chapitre précédent, de le retoucher, corriger, et cela me remets dans le contexte, me replonge dans l'ambiance du roman.
Quel personnage de vos romans vous ressemble le plus et pourquoi ?
Je pense que je suis un mélange de tous mes personnages car, qu'on le veuille ou non, on finit toujours par distiller des choses personnelles inconsciemment.
Mais si je dois en choisir alors ce serait Ambre ou Flore. Elles ont un côté dur et extrêmement lucide, pas toujours tendre que j'ai aussi. Je ne me mets pas d’œillères et je suis capable d'avoir une vision très crue et froide des choses et de moi-même. Le côté sarcastique de Flore, presque agressive, c'est une réaction que je peux avoir aussi si je me sens attaquée. Sous cette carapace, elles sont toutes les deux dans une vraie relation aux autres, bienveillantes et authentiques.
Dans vos romans vous mettez souvent en avant des femmes fortes avec un passif douloureux. Où trouvez-vous l’inspiration pour nous décrire de si belles et fortes personnalités ?
Honnêtement je ne sais pas trop. J'adore écouter les récits de vie des uns, des autres, j'adore les émissions qui traitent de parcours de vie, de psychologie, je multiplie l'écoute de podcasts à ces sujets. Les idées s'impriment dans mon esprit, restent là, maturent, se mélangent les unes aux autres et rejaillissent ensuite sous la forme d'une intrigue que j'ai beaucoup de mal à relier à un fait de départ.
Pour mes personnages c'est pareil : à l'origine ils n'ont qu'un prénom, un âge, une apparence physique et je n'ai que quelques vagues informations sur leur passé. Rien de très fouillé. Ils sont très superficiels en somme. C'est au fil des moments passés avec eux, des dialogues, des confidences, des silences, des réactions qu'ils vont avoir, qu'ils se dessinent plus en profondeur et s'affinent. Ils sont purement fictifs en tout cas c'est sûr !
Quels sont vos projets à court et moyen termes ?
A court terme j'ai la sortie de « les femmes du bout du monde » le 1er mars. En juin sortira une surprise au Livre de Poche : un inédit que j'ai écrit à la naissance de mon fils, un conte philosophique très fort en émotions sur le thème de la maternité, du lien filial. Je l'ai offert à l'UNICEF, les fonds seront reversés à l'association.
Y-a-t-il déjà un prochain roman en cours d’écriture ?
Je viens de terminer un roman à la fin du mois de janvier. Un roman qui paraîtra en 2025. Celui de 2024 est déjà écrit. Bien sûr je les laisse reposer et ils seront repris, retravaillés.
J’ai eu la chance d'avoir 2 « vieux romans » publiés (« je revenais des autres » et « les douleurs fantômes »), ce qui m'a permis de poursuivre mes projets d'écriture sans pression, avec une longueur d'avance. Le pied quoi !
Quels sont les thèmes sur lesquels vous voudriez écrire ?
Les thèmes en lien avec l'art, le processus de création, me passionnent. La façon dont on vit cet art, ce dépassement de soi, cette expression d'un univers intérieur... Mes deux prochains romans seront empreints d'art tous les deux, deux domaines bien distincts dans lesquels j'espère embarquer mes lecteurs de la même façon que dans « la doublure » où je proposais une immersion dans le courant de peinture du romantisme noir.
Les thèmes de l'emprise et de la passion dévorante, toxique me passionnent aussi. On les retrouvera aussi dans ces futures parutions.
D'autres thèmes qui j'aimerais explorer dans d'autres romans : la marginalisation, le militantisme écologique, les dérives familiales... j'ai plein d'idées en vrac, à voir où tout cela me mène !