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Prix des lecteurs Club 2022

Interview croisée Clarence Pitz & Dominique Van Cotthem 

 

Comment avez-vous vécu le fait d’être lauréate du prix de l’auteur belge Club ?  

Clarence Pitz: L’annonce a été pour moi une véritable surprise. J’étais heureuse et fière comme un paon d’avoir été sélectionnée, mais je n’imaginais pas du tout devenir LA grande lauréate ! Je vis donc un rêve éveillé. Partager ce bonheur avec Dominique Van Cotthem est la cerise sur le gâteau. C’est une femme talentueuse que j’apprécie énormément. 

Dominique Van Cotthem: J’étais déjà honorée qu’Adèle figure parmi les six romans finalistes, vu la qualité des autres ouvrages. Quand j’ai appris que j’étais lauréate, ce fut tout d’abord une explosion de joie suivie d’une intense émotion. Je n’arrivais pas à y croire. Aujourd’hui encore, la semelle de mes chaussures ne touche toujours pas le sol.

 

Cela ne fait que quelques semaines que vous avez reçu le prix de l’auteur Belge Club, est-ce que cela a déjà changé quelque chose pour vous en tant qu’auteure ? 

D.V : Un Prix littéraire change la vie d’un auteur. Non seulement c’est une belle mise en lumière de son livre, mais surtout, c’est une reconnaissance qui donne confiance. Le jury du Prix Club est constitué de lecteurs issus de différents horizons, leurs retours m’ont touchée en plein cœur. J’ai reçu leurs impressions comme des cadeaux. Assurément, le Prix de l’auteur belge a changé ma vie d’auteure. Plus que jamais je veux me consacrer à l’écriture.

C.P : Ce prix est une reconnaissance énorme. Grâce à lui, je réalise vraiment que je suis auteure et que mes livres plaisent aux lecteurs. Il me donne une énergie folle pour travailler et poursuivre mon petit bonhomme de chemin dans le grand paysage littéraire. Malgré tout, je garde les pieds sur terre et je continue à me remettre en question en permanence. Le doute est mon moteur. Il me rappelle que rien n’est acquis et que je ne dois pas me reposer sur mes lauriers.

 

Comment avez-vous vécu l’écriture de ce roman lauréat ?  

D.V : Le roman Adèle a une histoire. Il est né d’une photographie, celle de la couverture du livre, et d’une nouvelle que j’avais écrite pour participer à un concours. En achevant le texte, j’étais bouleversée par cette femme sous emprise. J’ai éprouvé le besoin de raconter de bout en bout la vie d’Adèle, le schéma de la manipulation, le jugement facile à l’égard des victimes et la minimisation des actes commis par les bourreaux. Durant les mois d’écriture, Adèle était près de moi. C’est particulier la relation qui s’établit entre un auteur et ses personnages. Certains passages ont été difficiles à rédiger, l’émotion était forte. J’ai parfois repoussé la rédaction d’un chapitre, le temps d’accepter son contenu. Là encore, aussi étrange que cela puisse paraître, un auteur ne choisit pas toujours la direction que prend son récit. Lorsque j’ai posé le point final, une impression de séparation m’a envahie et j’étais déjà en manque de ces personnages.

C. P : L’écriture de ce roman a été très intense émotionnellement. Nous étions en pleine crise sanitaire et le contexte était plus que compliqué. J’ai profité d’une longue période de vacances « confinées » pour écrire quatorze heures par jour. Quatorze heures pendant lesquelles je me suis plongée entièrement dans la peau de mes personnages. Surtout dans celle d’Anja. J’ai pleuré et souffert avec elle. Elle m’a bouleversée. Je n’avais jamais rien ressenti d’aussi fort en écrivant.

 

Que pouvez-vous dire de votre roman aux lecteur·rice·s qui hésitent à le lire ?

D.V : Quoi, vous hésitez !? Ce roman a reçu le Prix de l’auteur belge Club, alors foncez !

Plus sérieusement, je dirais qu’il n’y a aucun risque à lire un livre, sauf celui de s’évader du quotidien. Avec Adèle, vous voyagerez dans l’Histoire, vous embarquerez à bord du Normandie, vous cultiverez la vigne, vous dégusterez un délicieux Chardonnay, vous découvrirez la région de Mons, vous mènerez la vie de château, vous tenterez de résoudre une enquête policière et vous rencontrerez des personnages inoubliables.

C.P : Je leur dirais qu’à travers la lecture de « Meurs, mon ange » je les ferai voyager loin, en Indonésie, dans des paysages de rêve, exotiques et luxuriants. Mais que je les emmènerai aussi dans les profondeurs de la noirceur humaine. Et comme j’ai respecté tous les codes.

 

Parlez-nous de votre ‘belgitude’ 

C.P : Comme beaucoup de belges, je déteste me prendre au sérieux et je fais preuve de beaucoup d’autodérision. Je cultive mon « petit » accent bruxellois et j’utilise des belgicismes. J’adore mon pays, son esprit cool et multiculturel, la poésie et la sincérité de Brel, le surréalisme de Magritte, le côté décalé de Poelvoorde et le goût trop sucré des cuberdons. J’aime les tons froids de la Mer du Nord en hiver, me promener dans le Parc du Cinquantenaire quand il fait beau et l’odeur écœurante des gaufres dans les rues du centre de Bruxelles.

D.V : Je suis belge et fière de l’être ! Ceci explique que la majorité de mes histoires se situe en Belgique, avec une prédilection pour Liège, ma ville natale. J’aime notre simplicité, notre autodérision, notre humour décalé et notre chaleur humaine inégalable. C’est pourquoi obtenir ce Prix compte énormément à mes yeux.

 

Quels sont vos projets à venir ? Un prochain roman est-il déjà en cours d’écriture ? 

C.P : Mon quatrième roman est entre les mains de mes éditeurs depuis début avril. Je ne peux pas encore en divulguer le titre, mais je peux vous dévoiler qu’il s’agira une nouvelle fois d’un thriller, qu’il vous plongera au cœur de l’Afrique et qu’il sortira au mois d’octobre. Je suis impatiente de le faire découvrir aux lecteurs. J’espère qu’il leur plaira autant que « Meurs, mon ange ». En attendant, je réfléchis déjà au thème et au scénario de mon cinquième roman. Mon cerveau est en ébullition créative constante. 

D.V : Les projets se bousculent dans ma tête, ce n’est donc pas l’inspiration qui me manque, mais le temps. Actuellement j’écris un nouveau roman qui, si tout se passe bien, sortira en automne 2024. Il est trop tôt pour en parler, mais je peux déjà vous dire que cette histoire touchera tout particulièrement les lecteurs belges.

 

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