Interview de notre cher dessinateur confiné : Hamo
1. Quel est le moment privilégié de votre journée de confiné ?
Il n’y en a pas en particulier. Pas de rendez-vous régulier, en tout cas. Le quotidien est tellement chamboulé que je suis incapable de savoir à l’avance comment la journée va se passer et à quoi ressemblera ce fameux moment privilégié. Je suis à la maison avec mes deux jeunes enfants pendant que ma femme travaille à l’hôpital… Alors certains jours, tout s’enchaine à merveille et presque tout est un plaisir… Mais à d’autres moments, rien ne va. Tout le monde s’ennuie et le quotidien n’est que frustration. Bref, depuis ce confinement il a bien fallu accepter de lâcher prise et comprendre que les bonnes choses ne se planifient plus. Mais ça peut être une bonne bière au soleil, du bricolage imprévu, une heure de musique, … ou le moment où tout le monde finit par s’endormir et qu’on peut regarder un épisode d’une série.
2. Quel livre de votre bibliothèque est selon vous le meilleur symbole de ce confinement que nous vivons tous ?
S’il existe un livre où il se passe aussi peu de choses que pour le moment, eh bien il me semble qu’il ne serait pas d’un grand intérêt.
3. Etre confiné vous inspire pour écrire ? Un nouveau roman en cours ?
Pour dessiner, j’ai besoin d’une journée complète et sans interruption. 6 à 8 heures minimum, où je peux installer un rythme et le travailler. Ici, c’est devenu impossible. Mais pour l’écriture, j’avais un projet de série jeunesse que j’ai pris le temps de retravailler ces jours-ci. Est-ce que ça a un lien avec le confinement, je n’en suis pas certain. Par contre, j’ai composé quelques nouveaux morceaux. Ça fera du stock pour la reprise des activités. J’aimerais sortir davantage de projets acoustiques ; c’est l’occasion d’y travailler.
4. Comment contactez-vous vos proches, uniquement via les réseaux sociaux ou vous prenez votre plume pour écrire des lettres ?
Toujours par les réseaux sociaux, ça n’a pas changé de ce côté-là. Mais bien sûr, je préférerais voir mes amis (en répet’, en festivals ou en sorties) plutôt que de s’échanger des messages.
5. Quelle musique vous console le mieux ?
Hier, j’ai demandé sur ma page Facebook que les lecteurs et collègues me conseillent des groupes Pop-Rock, pour varier ma playlist. J’ai eu plus de 140 réponses. Et donc probablement 300 artistes cités. De manière générale, je peux écouter des trucs assez pointus (en musique traditionnelle ou world par exemple) aussi bien que du métal, du punk ou du skate punk. Mais pour bosser, l’idéal pour moi, c’est d’écouter du rock assez mélodique. Et avec ce qu’on m’a envoyé comme conseils hier, j’ai de quoi me rafraîchir les oreilles pendant quelques mois de confinement !
Absolument aucune pour le moment. Mais je suis allé mettre mon nez dans la boite à livres de la gare en face de chez moi… Et j’ai retrouvé « L’homme des vagues », un petit roman jeunesse que j’avais dévoré quand j’avais 12 ans. Ces dernières années, c’est ce qui m’intéresse ; de (re) plonger dans des univers d’aventure jeunesse.
7. Quel plat, recette du chef nous conseilleriez-vous ?
Par un temps pareil les amis, ouvrez-vous une bonne IPA en cannette et faites cuire du lard et des saucisses au barbecue ! Sauce andalouse bien sûr… Et un peu de salade ou un quelconque légume frais pour dire de fluidifier un peu la circulation sanguine. Et répétez la première opération à volonté si le stock le permet.
8. Un moment sport à partager ?
Ahahah. Déjà qu’à la base, je ne suis pas très sportif… Mais alors là. Ah si, je me suis repassé quelques résumés de matches des Diables Rouges. C’était un bon moment.
9. Dans quel magasin vous précipiterez vous après le déconfinement ?
Mon plaisir sera plutôt dans les petits restaurants. Les amis, un bon verre, un plat simple… Ce sera ça, le bonheur !
10. Quel message de vie retiendrez-vous à l’issue de cette épreuve ?
Les gens qui avaient un job inutile et rébarbatif en tireront certainement plein d’enseignements. Ils voudront peut-être changer de cap, essayer de nouvelles choses. Ceux qui menaient des vies sans réelle passion tenteront d’en créer tant bien que mal. Et c’est très bien pour eux. Mais moi, j’étais très heureux avec ma vie « d’avant »… Alors dès que ça sera possible, je la retrouverai avec le plus grand des plaisirs.
Par rapport à ce qui se passe, je suis assez pragmatique… Ce n’est pas un message de la planète ou de Dieu qui viserait à nous faire changer d’état d’esprit. C’est un virus et on le combat. Alors quand ce sera fini, tout le monde va finir par se ruer sur ses petites habitudes !