Ce deuxième volume des Mémoires de Retz, t. IX de ses
OEuvres complètes, n'est pas moins fertile que le précédent en
anecdotes racontées avec brio, assorties d'analyses et de
maximes pénétrantes. Après le blocus de Paris et l'échec de la
Fronde parlementaire, le Coadjuteur se fixe comme objectif, dès
janvier 1650, l'accession à la dignité cardinalice. Elle lui
permettrait, croyait-il, de rivaliser avec Mazarin. De là ces
revirements successifs d'alliances, d'apparence brouillonne mais
en réalité très calculés, tantôt contre la cour, tantôt de concert
avec elle. Anne d'Autriche l'ayant proposé pour le cardinalat, en
septembre 1651, il est promu par Innocent X, le 19 février 1652.
Toutefois, la pourpre ne le protège pas de l'animosité de Mazarin
qui le fait emprisonner en décembre de la même année au
donjon de Vincennes. Transféré au château de Nantes, il s'en
échappe, le 8 août 1654. Un long voyage semé d'aventures
pittoresques le conduit de Bretagne en Espagne puis à Rome via
la Méditerranée. En 1655, il participe efficacement à l'élection
d'Alexandre VII. Son récit s'arrête à ce dernier succès. Pour la
période de 1651 jusqu'à cette date, la présente édition a
bénéficié des informations circonstanciées du Manuscrit inédit
de Charrier. L'Histoire du conclave d'Alexandre VII de Goureau,
conclaviste du cardinal Grimaldi, constitue également un
précieux témoignage, jusqu'ici anonyme et partiellement inédit.