Une étape décisive de la vie d'Alfred de Vigny se lit dans ces 544 lettres - plus de 340 inédites - écrites ou reçues entre 1846 et 1848. La carrière académique commence avec le scandale de sa réception par le comte Mole : ce « guet-apens » est à l'origine d'une « correspondance de procureur » luttant contre « l'indécision de la tradition et des coutumes » du Quai-Conti. En 1848, la figure d'un citoyen convaincu émerge des lettres du candidat aux élections à l'Assemblée constituante. De sa retraite du Maine-Giraud, s'ébauchent les Mémoires et mûrit l'oeuvre poétique des Destinées. Des relations épistolaires féminines émouvantes s'inaugurent : Alfred de Vigny se raconte dans de belles « lettres-journal » à une cousine tourangelle, Alexandrine du Plessis, à Alexandra Kossakowska, repartie pour la Russie, ou à Louise Colet, qui apparaît pour la première fois.