En 1856, les publications de la comtesse d'Agoult sont principalement consacrées à des ouvrages dramatiques. Elle espère aussi jouer un rôle influent au sein de la rédaction de la Revue de Paris, en pleine restructuration financière et éditoriale. Mais elle se heurte assez vite à la personnalité du rédacteur en chef et gérant, Maxime Du Camp, et voit ses rêves d'éminence grise s'évanouir.
L'année 1857, dont elle passe la moitié hors de France, est surtout consacrée à l'établissement de ses filles illégitimes. Elle essaye d'empêcher, à Berlin, l'union de Cosima avec le pianiste Hans von Bülow, un élève de Franz Liszt, qu elle ne connaît que par ouï-dire, puis elle se ravise en considérant que la jeune fille pourra y gagner aisance et liberté. Le mariage est célébré au mois de juillet.
Quant à Blandine, elle épouse en octobre l'avocat Émile Ollivier, futur chef du dernier gouvernement de Napoléon III. La cérémonie, sans solennité, a lieu dans une chapelle du dôme de Florence au terme d'un voyage où les futurs époux sont tombés amoureux.
Expropriée de sa « maison rose » qui doit disparaître pour aménager le quartier de l'Étoile, elle confie les longues et coûteuses tractations administratives à des conseils et avoués plus ou moins compétents à la gouverne de sa fille Claire de Charnacé.
Parmi les nouvelles personnalités reçues dans son salon, deux particulièrement vont jouer un rôle important : Auguste Nefftzer et Charles Dollfus qui fondent ensemble la Revue germanique avant que le premier ne se lance plus tard dans la création du quotidien Le Temps.