1861 et 1862 sont deux années fastes pour la comtesse d'Agoult en termes de publications : rééditions de deux livres, Histoire de la révolution de 1848, corrigée et augmentée, et Essai sur la liberté. Enfin, un ensemble d'articles sur l'Italie paraît sous le titre de Florence et Turin.
Au début de 1861, elle quitte Nice et s'installe à Pegli, près de Gênes. De là, elle effectue deux brefs voyages à Turin afin d'assister à l'ouverture du parlement. Puis elle regagne Paris et loge à l'hôtel Montaigne où, à la fin de mai et au début de juin, elle reçoit Franz Liszt à trois reprises. Elle en est profondément ébranlée. Seize ans se sont écoulés depuis leur dernière rencontre. Elle arrête, un peu plus tard, un appartement rue Circulaire autour de l'Étoile.
La création du quotidien Le Temps par son ami Auguste Nefftzer, dont le premier numéro paraît le 25 avril 1861, l'occupe beaucoup. Sa correspondance témoigne de l'attention passionnée qu'elle porte à l'unification italienne. C'est à la fin de cette même année qu'elle dîne avec le prince Napoléon. Une amitié naît aussitôt. Émile Littré et Ernest Renan comptent parmi les hôtes les plus illustres de son salon.
Tandis que les liens avec sa fille Claire se délitent, un grand coup la frappe : la mort de sa fille Blandine, le 11 septembre 1862 à Saint-Tropez, deux mois après avoir accouché d'un fils, Daniel. Les deux femmes ne se sont pas revues depuis deux ans. Une brouille était née, consécutive à la dot promise et payée avec retard. Marie d'Agoult entre alors dans une longue phase de dépression.