Le clan Pasquier
1913-1931
C'est son propre destin qu'affronte maintenant le Clan Pasquier. Leur invraisemblable père est toujours là, plus fantasque que jamais, mais ils ont appris à s'en protéger ; ne leur reste qu'à épargner à leur mère les délires inventifs d'un mari à qui l'âge n'apporte guère la sagesse. Le XXe siècle s'offre aux cinq enfants de la famille, mais ce n'est que pour les confronter à ses horreurs. Le bonheur paraît hors de portée de ces êtres tourmentés.
Cécile parmi nous, Le combat contre les ombres, Suzanne et les jeunes hommes et La passion de Joseph Pasquier : les quatre derniers romans du Clan Pasquier nous font voyager de la veille de la Grande Guerre jusqu'à l'aube des années 30. Dans un monde à feu et à sang, Laurent participe aux fantastiques bonds en avant de la médecine, Cécile détruit ses amours pour mieux aimer la musique, Suzanne s'isole dans sa gloire de comédienne, Ferdinand s'enterre dans sa médiocrité tandis que le destin fait payer l'insolence de sa réussite au richissime Joseph.
Quand s'écrit le mot « fin », Georges Duhamel tire le rideau sur les premiers actes de la tragédie des Pasquier. Le dernier mot pourtant n'est pas dit... Sous la plume de son petit-fils Jérôme, le Clan Pasquier retrouvera vie aux premiers temps de la Seconde Guerre mondiale, à L'heure où les loups vont boire...
« Lorsque j'ai commencé la publication des premiers volumes racontant les aventures de cette famille Pasquier - qui, comme vous le savez, ressemble si fort à la mienne - mes tout premiers lecteurs m'ont déclaré, et de manière presqu'unanime : " Mais qu'allez-vous chercher là ? Les aventures que vous nous décrivez sont trop invraisemblables (certains me dirent même trop rocambolesques) pour paraître vraies ! Votre imagination vous emporte... " Et j'eus grand mal à expliquer à ces sceptiques que je n'avais rien eu à inventer, et que j'étais même resté bien en-deçà de la vérité, car cette vie incohérente et désordonnée, mon propre père nous l'avait réellement fait vivre, à mes frères et soeurs, à ma mère et à moi. Chez nous, la réalité quotidienne a toujours dépassé - et de loin ! - la fiction romanesque. »
Lettre de Georges Duhamel à François Mauriac, avril 1939.