Journal d'un civil pendant la Guerre
Dimanche 2 août. Premier jour de la mobilisation. Nous avons, après la grand-messe, réunion extraordinaire du Conseil municipal à Saint-Barthélemy. L'adjoint Soret pense à ses avoines et à son blé, car le fils est du premier départ. « Tout de même, monsieur, les Puissances auraient pu attendre que les moissons fussent rentrées, avant de faire la guerre. Tout est dans les champs ! »
Mercredi 8 novembre, 3 heures. Arras. Place du beffroi, il reste presque toutes les façades, mais plus de beffroi. A droite, un tas de briques. Près du beffroi aussi. Des tuyaux sortent des caves. Façades de pierre blanche, murs de briques.
Les Rangeardières, le 13 décembre. Marcel Jahan (frère Jacinthe), me dit : « Je vous assure que j'aimerai être tué à la guerre, surtout en emportant des blessés. » Il a le sentiment du martyre, de Dieu, des âmes.
Mardi 28 décembre. Louis nous écrit qu'il a reçu, pour Noël, la Croix de guerre, avec citation à l'ordre du régiment, qui lui reconnaît : « les plus belles qualités militaires ».
« Il gardait pour ses Cahiers le meilleur de ce qu'il pensait. »
Ce Journal de guerre tenu par l'illustre académicien, complément indispensable de Récits du temps de la Guerre, nous est dévoilé pour le centenaire de l'armistice.
A paraître, Journal d'un civil pendant la Guerre, Tome II (1916-1919)