Journal d'un civil pendant la Guerre
26 février 1916. L'angoisse est grande. Les Allemands font une attaque à mort.
10 mars 1916. Le caractère apocalyptique, le trait satanique de cette guerre se dévoile de plus en plus.
12 mars 1916. Castelnau réunit un conseil de guerre, prend sur lui de remplacer le général en pleine bataille. Il appelle Pétain, se rend compte des positions, ordonne de tenir. C'est par un homme de grande piété que Dieu devait rétablir nos affaires.
6 novembre 1916. Dans la journée, comme je travaillais à mon bureau, on m'apporte un télégramme. Il est de René : « Louis blessé très légèrement, une balle en séton dans le mollet droit. Soyez sans inquiétude. »
26 mars 1918. Quelle dinde il a fallu, au premier jour de la guerre, pour ordonner à nos armées de reculer de dix kilomètres, tout le long de la frontière ! Je crois qu'elle s'appelait Viviani.
30 juillet 1918. Je reviens de visiter la mère Hamelin. Elle nous a parlé de ses deux gars, un cavalier, un infirmier, qui n'en peuvent plus.
Ô mon Dieu, cette victoire, quand nous n'avons plus de forces, donnez-la vite ! Il n'y aura bientôt plus que des mères, des veuves en deuil, des vieux, des enfants et des étrangers sur le sol.
2 janvier 1919. Louis Bricardrevient d'Alsace reconquise, ravi de l'enthousiasme avec lequel on a accueilli les soldats français.