- Cette tendance à simplifier le roman, elle s'accorde avec votre désir de décrire l'homme nu ?
- Oui. L'homme habillé est l'homme tel qu'il se montre dans la société, tel qu'il voudrait être, ou tel qu'il voudrait être vu. Autrement dit, c'est un homme artificiel. Lorsqu'il a mis son habit, sa cravate, etc., il se sent tout différent, il est fier de lui. Tandis que quand il se rase devant son miroir, le matin, c'est un homme nu. Il n'a rien pour se soutenir lui-même, pour se donner des illusions. »
Simenon interviewé par Eléonore Schraïber, 25 août 1971
- Je sais que dans le jardin secret de Michel Serrault, il y avait la lecture. Où Simenon était bien placé.
- C'est vrai. Quand Chabrol lui a proposé Les Fantômes, papa n'a pas lu mais relu le roman. Et je revois sa réaction. Avec un petit sourire en coin, il a dit à maman et moi, en parlant du chapelier : « Il était fait pour moi, celui-là ! »
Entretien de la comédienne et réalisatrice Nathalie Serrault avec Jacques Santamaria