« [...] j'ai renoncé petit à petit au pittoresque. Au début, l'atmosphère avait une grande importance dans mes romans, mes personnages avaient toute une série de manies qui leur donnaient une personnalité bien déterminée. Maintenant, j'essaie presque que mes personnages soient neutres. Je prends n'importe qui, je voudrais presque que ce soient des prototypes. Au fond, c'est très prétentieux ce que je vais dire, j'essaie de me rapprocher de la tragédie antique. »
« Simenon reçoit Henri Guillemin », Radio Télévision Culture, Liège, octobre 1970
- On ne l'a pas dit, mais Simenon et Gabin étaient de la même génération. Le premier né en 1903, le second en 1904...
- C'est agréable de penser qu'ils se sont peut-être rencontrés bien avant les années 50. Georges Simenon est arrivé en France à la fin de l'année 1922, au moment où mon père faisait ses débuts dans des revues de music-hall. Sachant que Simenon fréquentait les théâtres, les cabarets, les music-halls, qui sait si le jeune homme de Liège n'a pas vu sur scène le jeune homme qui chantait des chansons légères et des airs d'opérette ? ...
Entretien de la réalisatrice Florence Moncorgé-Gabin avec Jacques Santamaria