Le lecteur découvrira les thèmes aussi variés que la finesse diagnostique (par exemple sur le délire et la paranoïa ou sur la maladie fonctionnelle ou encore sur la méthodologie des essais cliniques), les travaux de fond (par exemple sur l'Endon chez Tellenbach au sujet de l'origine dite endogène ou le pouvoir d'un médicament psychotrope) et les aspects cliniques de la psychopathologie entrant dans l'exercice du psychiatre (par exemple l'annonce du cancer, le médecin malade, la fonction du lit en milieu hospitalier chez le malade psychique, etc.), tous chers à Arthur Tatossian. Ceux-ci permettent d'aborder le vécu de l'être humain, les notions de phénomène, de vulnérabilité, d'intersubjectivité, d'autonomie et de liberté et aussi les difficultés de communication dans de nombreuses circonstances.
Après un rappel de l'incidence des évènements vitaux sur le déclenchement des troubles psychiques, en relation avec le vécu du sujet, ce vécu est étudié dans des situations diverses. Le cas du sujet atteint de cancer en phase pré-terminale, face à la souffrance et à la mort permettent de comprendre les difficultés de communication entre le sujet et autrui - entourage, famille, soignants, médecins compris -, le stress du patient dont le corps n'est plus que corps-objet mais aussi celui de ceux qui l'entourent souffrant de leur difficulté à exprimer leur empathie et, pour les soignants, de leur impuissance face à la maladie qu'ils vivent comme un échec. Ceci se retrouve, à des nuances près, chez les malades mentaux, psychotiques en particulier, les membres de leur famille et le psychiatre, lequel par l'approche phénoménologique pourra accéder au vécu de son patient et ainsi choisir la thérapeutique lui assurant une autonomie aussi importante que possible en tenant compte de ses possibilités restantes même si elles sont minimes, le but étant de lui assurer une vie la plus proche de la vie normale hors de l'hôpital.
La phénoménologie de la dépression et celle du corps sont abordées à la fois sur les plans historique, théorique et pratique et il en est de même pour la physiopathologie de la paranoïa et la personnalité paranoïde ainsi que pour les délires, lesquels sont rarement chroniques actuellement grâce aux psychotropes permettant un recours limité aux hospitalisations, toujours les pus courtes possibles, même si elles doivent être répétées, le but étant de ne pas infantiliser le malade en le privant de toute autonomie et de lui permettre de retrouver une place effective dans sa famille.