Après la série des Sermons pour Noël et l'Épiphanie
(SC 22 bis), puis pour le temps du Carême (SC 49 bis),
voici celle, particulièrement célèbre, consacrée par Saint
Léon au temps pascal. Les Sermons sur la Passion (S. 39-59)
en forment la partie centrale et représentent l'un des
sommets de cette prédication. Comme dans ses sermons
sur le Carême, le pape Léon y rappelle l'importance
pour la vie chrétienne de la pratique du jeûne, de la
prière et de l'aumône, mais ces considérations morales
découlent ici directement de sa méditation sur le
sacrifice du Christ. Tout est y centré sur la figure du
Christ, sur la célébration de la Croix comme mystère
d'amour et de salut pour l'humanité. Pour Saint Léon,
défenseur inlassable des deux natures du Christ, unies
dans l'unique personne du Verbe incarné - Jésus-Christ
à la fois vrai Dieu et vrai homme -, la Passion est
toujours, inséparablement, manifestation de la faiblesse
humaine et de la puissance divine. Il faut souligner la
richesse doctrinale de cet ensemble de sermons, la sûreté
et la netteté d'un enseignement christologique qu'acclamera
le concile de Chalcédoine (451). Précédés d'un
sermon sur la Transfiguration, ces vingt et un sermons
sur la Passion sont suivis de deux sermons sur
l'Ascension et de trois autres sur la Pentecôte, dont le
dernier constitue une véritable traité, en réduction, sur
la Trinité.
On appréciera, dans chacun de ces sermons du cycle
pascal, outre le talent oratoire de saint Léon, la
personnalité si pleine de mesure et si ferme à la fois du
docteur qui sait éviter les subtilités de la polémique et
celle du pasteur attentif à confirmer ses frères dans la
foi.