Les Anciens avaient trouvé une solution au problème de l'alcool : ils en faisaient un rituel religieux, le considéraient comme l'incarnation d'un dieu et envisageaient l'ivresse perturbatrice comme étant le fait du dieu et non de l'adorateur. Peu à peu, le vin s'est séparé de ses origines orgiaques pour devenir avant tout une libation solennelle aux Olympiens puis à l'Eucharistie chrétienne - cette brève rencontre avec le sacré qui a pour but la réconciliation.
Nous connaissons l'opinion médicale selon laquelle boire un verre ou deux par jour est bon pour la santé, ainsi que l'opinion concurrente qui veut que boire plus d'un verre ou deux nous soit fatal. Face à cette doxa, l'auteur soutient que le vin, goûté dans le bon état d'esprit, est incontestablement bon pour l'âme. Et la philosophie est ce qui existe de mieux pour accompagner le vin. En pensant avec le vin, vous n'apprenez pas seulement à boire en pensant mais à penser en buvant. Toute connaissance est ivresse.