À balles réelles
À Managua, l'inspecteur Dolores Morales, flanqué du fantôme sarcastique de son ami Lord Dixon, ne se reconnaît plus dans sa ville plantée d'arbres de vie gigantesques en métal de couleur et censés attirer l'énergie cosmique, comme le croit la femme du président. Les étudiants non plus ne sont pas d'accord quand on veut en placer dans tous les lycées et les universités, et ils le crient dans la rue. Tout dégénère et le pouvoir arme des milices. L'inspecteur remarque l'activité étrange du « Masque » qui signe des révélations étonnantes sur Twitter, et, recherché par le chef des services secrets, il trouve refuge chez un curé hors norme.
Le président a construit son pouvoir sur les fake news, tant il est vrai que, si on le répète suffisamment, un mensonge devient la réalité. Tout un groupe de gens allant de l'ex-femme de ménage spécialiste des réseaux sociaux au clochard du Marché oriental en passant par la sacristaine de l'église vont s'unir dans une enquête surprenante.
Ce roman, qui s'avère être un reportage du réel mêlé au pouvoir de la fiction et à l'humour du désespoir, sera publié et vendu au Nicaragua jusqu'au moment où un cadre du gouvernement se rendra compte qu'il constitue un témoignage implacable sur le massacre de 300 étudiants désarmés. L'auteur Sergio Ramirez a été condamné à l'exil et déchu de sa nationalité.