Giorgio Pellegrini, l’antihéros de Arrivederci amore, ancien combattant des luttes sociales des années 70 devenu impitoyable criminel, possède désormais tout ce dont il avait rêvé : une épouse qu’il manipule au gré de ses caprices sadiques et un luxueux restaurant, rendez-vous de tous ceux qui comptent dans sa cité du Nord-Est italien.
Il gère aussi, avec l’aide de son avocat, le député Brianese, un réseau d’escort-girls pour les politiciens affairistes qui mettent la région en coupe réglée.
Mais découvrant que l’avocat l’a grugé, il retrouve ses instincts de voyou brutal pour tenter d’obtenir réparation. Mal lui en prend : l’avocat le fait placer sous la domination de la ’ndrangheta, la mafia calabraise.
Pour lui échapper, ses instincts de grand fauve calculateur, même avec l’aide de trafiquants maltais et d’un malfrat russe, suffiront-ils ?
Écriture sobre, ironie froide, précision documentaire : avec son talent si singulier, Carlotto réussit une fois encore à nous passionner pour le destin de personnages très peu recommandables tout en nous plongeant au cœur des trafics politico-mafieux de l’industrieuse Vénétie, ce monde pourri qui ressemble tant au nôtre.