Un litre de gazole et un litre de Coca-Cola ont quasiment le même prix, ont-ils la même valeur économique ?
La réponse est oui pour la grande majorité des économistes. Et pourtant les conséquences économiques et humaines d'une pénurie de pétrole ne sont pas les mêmes que celles d'une pénurie de Coca-Cola.
Le présent ouvrage, composé de quatre chapitres bien différents faisant appel à la fois à l'histoire de la pensée économique, à la diffusion de nouvelles pratiques d'évaluation, et aux avancées scientifiques dans les domaines de la biologie et des neurosciences, a pour ambition de déconstruire la croyance qui institue le marché comme seul arbitre de la valeur. Chaque chapitre apporte sa contribution pour répondre à la question de départ.
La croyance à la valeur donnée par le marché - qui repose sur une certaine conception de ce qu'est la place de l'homme dans la société et dans ses relations avec la planète Terre, l'homo économicus, - rend de plus en plus difficile l'élaboration des réponses que nous devons apporter, d'une manière urgente, à la croissance des défis écologiques et à la montée des inégalités. Des alternatives commencent à émerger : de nouvelles pratiques d'évaluation sont élaborées, les notions de valeur sociale, de valeur tutélaire s'imposent peu à peu, des recherches scientifiques récentes révèlent que l'homo empathicus serait plus adapté pour rendre compte du comportement humain. Il nous faut refonder l'économie politique à partir de nouveaux paradigmes, c'est-à-dire à partir de nouvelles manières de penser ce qu'est la valeur économique.
En reprenant une tradition de la pensée économique, actuellement abandonnée, le questionnement sur les fondements de la valeur économique développé dans le présent ouvrage, part de l'hypothèse que la valeur économique, avec son double aspect de valeur d'usage et de valeur d'échange, sert à définir la nature de la richesse et à l'apprécier et, si possible, à la mesurer.