À l'oeuvre
La toile au risque de la peinture
On est toujours tributaire du temps de l'art. Il est donc légitime de se demander quel genre de peinture on entend pratiquer. Celle-ci doit-elle avoir pour objet ses constituants ou ce qu'ils permettent de réaliser ? Si l'on tranche du côté du second terme, quel sens peut-on donner au « motif » cher aux impressionnistes ? Est-ce un objet du monde ou une émotion particulière ? Cela posé, on peut en venir à la double entreprise projetée, contemporaine par l'accent qu'elle met sur l'écriture à côté de la peinture : écrire et peindre dans le même mouvement.
Carnet du peintre et pinceau ou couteau chemineront ensemble de la facilité des premiers pas à l'échec surmonté par un brusque insight réorganisant le champ pictural et ouvrant plus largement sur les vicissitudes du travail créateur. Avant d'en venir à quelques questions couronnant le projet : le plus difficile n'est pas, peut-on croire, de peindre, mais de savoir pourquoi l'on peint. Plusieurs motivations peuvent y présider, dont la première est le désir de reconnaissance. Mais d'être reconnu comme quoi ? Parce que l'on enrichit le monde (au lieu de le détruire), mais de quoi ?