A Rosales, petite ville des Philippines où les pionniers originaires de Po-on ont fait souche, le fils unique d'Espiridion, régisseur autoritaire, craint et respecté du domaine de don Vicente, grandit au fil des saisons, des réjouissances et des malheurs. Il écoute, observe et, jeune adulte, se pose en témoin impartial face aux événements, guidé par le souci de ne pas déplaire à son père. Sur fond d'histoire sociale, il narre la dégradation des relations entre employeurs et métayers spoliés de leurs terres, à travers des épisodes familiaux qui se situent avant, pendant et après la Seconde Guerre mondiale, brossant un portrait critique de la bourgeoisie terrienne. Le jeune homme fait ainsi l'apprentissage d'une conscience morale, et ce à l'ombre du balete, ce ficus géant planté au cœur du livre telle une métaphore de l'histoire des Philippines : sous cet arbre étouffé par des racines aériennes, rien jamais ne peut pousser.
Dans ce deuxième volet de la «saga de Rosales», Francisco Sionil José poursuit sa grande fresque romanesque retraçant le destin de deux familles philippines, de la domination espagnole du dix-neuvième siècle à la dictature de Marcos - avec, cette fois-ci, l'occupation japonaise en toile de fond.