A Love Suprême
Elle danse, Bianca, elle danse sans s'arrêter au milieu des lumières du Love Suprême, sous le regard de ceux et de celles qui la déshabillent sans jamais la toucher.
Mais un beau soir, tout bascule : elle est priée de raccrocher. Il y en a tant d'autres qui attendent pour prendre sa place, plus jeunes, plus jolies, plus conciliantes... Elle, la doyenne, qui connaît tout du milieu, on n'en veut plus, on s'en est lassé, et c'est tout un vieux monde qu'on abandonne et dont on dira plus tard : « C'est du passé. » Mille et une nuits à travailler dans un peep-show de Pigalle, dont Bianca évoque l'atmosphère, les histoires et les petits secrets, ont fait d'elle une artiste du strip.
Un monologue tranchant, qui envoie le monde en l'air pour la dernière révérence d'une femme éprise de la scène et du jeu au point d'en faire, à la manière du grand Coltrane, une célébration.