Les livres de Jean-Michel Maulpoix sont d'une voix plurielle (écriture, poétique - vers ou proses -, journal, études, critique littéraire). Le vers est d'une extrême porosité à la prose et inversement, parfois dans un même livre. Voix liée au lyrisme critique, attentive au réel le plus nu, attentive à d'autres écritures dont celle d'une littéralité exigeante, notre écrivain n'est d'aucune tiédeur, d'aucun relâchement dans le chant. Comme il est dit dans ces pages par Jean-Michel Maulpoix, il y a le chant... qui déchante. Plus loin, la prose s'inquiète de la poésie. Il s'inquiète de la matière même de l'écriture des vingt-six lettres de l'alphabet. La fin de la poésie est inscrite dans la poésie, s'inquiète-t-il encore. Avec le temps, le chant vit son propre manque, sa propre perte. Entre naître, renaître, disparaître, être, quel temps nous reste-t-il ? Quel silence nous reste-t-il ? Quel mot nous reste-t-il ? Quel chant ?
Textes critiques sur plusieurs de ses livres, entretiens, le travail d'écriture de Jean-Michel Maulpoix - poèmes et proses, écrits théoriques - est ici questionné. La question du lyrisme critique y est nodale. L'essentiel est peut-être de déborder la notion même de lyrisme, de chercher le lyrisme d'une voix nue. D'être à l'abrupt d'un manque, d'une perte. Le réel reste nu.