C'est à peine un souffle qui nous raccroche au grand souffle primordial. Par ces textes peu orthodoxes, la poète essaie de retrouver la saveur originelle des paroles, des rites, des symboles. Elle flirte avec le profane non pour profaner, mais pour irriguer d'un sang nouveau toutes ces vieilles histoires, ces paroles anciennes, pour que les mots disent la vraie vie, celle d'aujourd'hui, celle des enfants perdus que nous sommes.
Ainsi l'Ascension du Christ se double d'une montée en ascenseur, le linge de la Véronique passe sur le mufle du taureau et l'exhortation à tendre l'autre joue renvoie à la lune dont on ne voit jamais qu'une face. Ainsi s'écrit ce monde à l'envers que prônent les Béatitudes.